Suites tendant vers l'infini
Suites tendant vers l’infini
Définition :
Une suite de réels (un)n∈N a pour limite +∞ lorsque n tend vers +∞ si et seulement si tout intervalle de la forme [A;+∞[, avec A∈R∗+, contient tous les termes à partir d’un certain rang.
On note alors : limn→+∞un=+∞
On trace la droite des réels et la “droite” des entiers naturels. On place sur la droite des réels un réel A positif. Quelque soit le réel A choisit, il existe un entier naturel n0, dépendant de A, tel que pour tout n≥n0, un≥A.
Cela signifie que l’intervalle de la forme [A;+∞[ contient la quasi totalité des termes de la suite. En effet, il existe un nombre fini de termes de la suite n’appartenant pas à l’intervalle [A;+∞[ : il y en a exactement n0.
Mathématiquement, cela se traduit par l’énoncé suivant :
∀A>0,∃n0∈N|∀n∈N,n≥n0⇒un≥A
Ou encore :
Pour tout A>0 il existe n0∈N, dépendant de A, tel que pour tout n∈N, on a n≥n0⇒un≥A.
Exemple :
Soit n∈N,on pose un=n2+2,n+5.
On cherche à démontrer qu’il existe au moins un n0 pour A fixé quelconque.
Soit A>0, on cherche un n0 qui convient.
On souhaite avoir n2+2n+5≥A.
On raisonne par condition suffisante.
Comme n2+2n+5≥n2, pour avoir n2+2n+5≥A il suffit d’avoir n2≥A c’est à dire n≥√A (par croissance de la fonction racine carrée).
Cependant √A n’est généralement pas un entier naturel, on ne peut donc pas dire que n0=√A.
On choisit alors n0=⌊A⌋+1, avec ⌊A⌋ la partie entière de √A qui est égale au plus grand entier plus petit que √A.
Dans ce cas, si n≥n0 alors n≥√A d’où n2≥A
Donc n2+2n+5≥n2≥A, c’est à dire un≥A.
Ainsi, limn→+∞un=+∞.
Définition :
Une suite de réels (un)n∈N a pour limite −∞ lorsque n tend vers +∞ si et seulement si tout intervalle de la forme ]−∞;B[, avec B∈R∗−, contient tous les termes à partir d’un certain rang. On note alors : limn→+∞un=–∞
Mathématiquement, cela se traduit par l’énoncé suivant :
∀B<0,∃n0∈N|∀n∈N,n≥n0⇒un≤B
Ou encore :
Pour tout B<0 il existe n0∈N, dépendant de B, tel que pour tout n∈N, on a n≥n0⇒un≤B.
Remarque :
(un) tend vers −∞ si et seulement si (−un) tend vers +∞.
Démonstration :
On commence par démontrer que si (−un) tend vers +∞, alors (un) tend vers −∞.
Soit B<0,
On pose A=–B>0, comme (−un) tend vers vers +∞, alors il existe n0∈N tel que n≥n0⇒−un≥A.
Donc pour n≥n0, on a −un≥–B d’où pour n≥n0, on a un≤B.
On démontre ensuite que si (un) tend vers −∞, alors −(un) tend vers +∞.
Soit A>0,
On pose B=–A<0, comme (un) tend vers vers −∞, alors il existe n0∈N tel que n≥n0⇒un≤B.
Donc pour n≥n0, on a un≤−A d’où pour n≥n0, on a −un≥A.
Exemple :
On sait que limn→+∞n2=+∞, ainsi, limn→+∞(−n2)=–∞.
Remarque :
Si f est une fonction telle que lim+∞f=+∞, alors la suite de terme général f(n) tend vers +∞