Les suites géométriques
Définition
Soit q un réel et (un)n∈N une suite à valeurs réelles.
On dit que (un) est une suite géométrique si, et seulement si :
Pour tout n∈N : un+1=q×un
u0⟶×qu1⟶×qu2⟶×q⋯⟶×qun−1⟶×qun⟶×qun+1
On dit alors que q est la raison de la suite géométrique (un) et u0 son premier terme.
Expression de un en fonction de n
Soit (un) une suite géométrique de raison q.
Si u0 est le premier terme de la suite (un), on peut démontrer facilement par récurrence que pour tout n∈N,
un=u0×qn.
On peut encore écrire cette égalité de la manière suivante :
un=up×qn−p avec p⩽n.
Somme de termes consécutifs
On souhaite calculer la somme de termes consécutifs d’une suite géométrique (un).
La somme se calcule de la manière suivante :
Somme=(1er terme)×1−qnombre de termes1−q
Comportement asymptotique d'une suite géométrique
Comportement asymptotique d’une suite géométrique
I) Inégalité de Bernoulli
Enoncé :
Pour tout réel a positif,
Pour tout n∈N,
(1+a)n≥1+na
Il convient de connaître la démonstration de cette inégalité à l’aide du principe de récurrence.
Démonstration :
Soit a∈R+,
Initialisation :
On vérifie si la propriété est vraie pour n=0.
Pour n=0, 1+0×a=1 et (1+a)0=1 par définition.
Or 1≥1 donc (1+a)0≥1+0×a
La propriété est donc initialisée.
Hérédité :
Soit n∈N,
On suppose que la propriété est vraie au rang n.
Cela signifie donc que (1+a)n≥1+na (c’est l’hypothèse de récurrence).
Alors (1+a)n+1≥(1+a)(1+a)n.
Or on sait d’après l’hypothèse de récurrence que :
(1+a)n≥1+na , c’est à dire :
(1+a)(1+a)n≥(1+a)(1+na) car (1+a)>0.
En outre,
(1+a)(1+na)=1+na+a+na2=1+(n+1)a+na2.
Or na2≥0 donc,
1+(n+1)a+na2≥1+(n+1)a.
Finalement, on vient de montrer que :
(1+a)n+1≥1+(n+1)a.
La propriété est donc vraie au rang (n+1).
D’après le principe de récurrence, la propriété est donc vraie pour tout n∈N.
Ainsi, Pour tout réel a positif, Pour tout n∈N, (1+a)n≥1+na
II) Limite de qn lorsque n→+∞
On distingue différents cas selon la valeur de q.
- Si q>1
On pose alors a=q–1>0, donc q=1+a.
Ainsi, pour n∈N, qn=(1+a)n≥1+na (car a>0) d’après l’inégalité de Bernoulli.
Par positivité de a, on sait que limn→+∞(1+na)=+∞.
Par comparaison, limn→+∞qn=+∞
- Si −1<q<1
On remarque alors que |q|<1.
Supposons tout d’abord que q≠0.
Dans ce cas, 1|q|>1.
Par application directe du résultat précédent,
limn→+∞(1|q|)n=1|q|n=+∞.
Par passage à l’inverse, il vient que limn→+∞qn=0.
Enfin, lorsque q=0, la suite est constamment nulle et sa limite vaut donc 0.
Ainsi, lorsque −1<q<1 , limn→+∞qn=0.
- Si q=1
Alors qn=1 pour tout n∈N.
Ainsi, limn→+∞qn=1
- Si q=−1
On remarque que lorsque n est pair, c’est à dire lorsqu’il s’écrit sous la forme n=2p avec p un entier naturel, alors
qn=q2p=((−1)2)p=1p=1.
Ainsi, limp→+∞q2p=1.
De même, lorsque n est impair, c’est à dire lorsqu’il s’écrit sous la forme n=2p+1 avec p un entier naturel, alors
qn=q2p+1=((−1)2)p×(−1)=1p×(−1)=−1.
Ainsi, limp→+∞q2p+1=−1.
Ainsi, comme la suite prend alternativement les valeurs −1 et 1, elle ne peut converger : la suite n’admet donc pas de limite.
- Si q<−1
Alors q2>1
Ainsi, la suite q2p, p∈N par application du premier cas a pour limite
limp→+∞q2p=+∞.
De même,
limp→+∞q2p+1=limp→+∞q×q2p=−∞ car q est négatif.
Ainsi, comme la suite prend alternativement des valeurs positives et négatives de plus en plus grandes en valeur absolue, elle ne peut converger : la suite n’admet donc pas de limite.
Pour résumer :
- Si q>1, limn→+∞qn=+∞
- Si −1<q<1, limn→+∞qn=0
- Si q=1, limn→+∞qn=1
- Si q=−1, (qn) n’a pas de limite, c’est une suite bornée
- Si q<−1, (qn) n’a pas de limite.