Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations de l’Europe

Renaissance, Humanisme et réformes religieuses

Aux XVe et XVIe siècles, l’Europe connaît de profondes mutations artistiques, intellectuelles et religieuses.

 

I. L’Humanisme

 

A. La redécouverte des anciens

L’Humanisme se caractérise d’abord par la redécouverte des anciens. Dès le XIVe siècle et au XVe siècle, des érudits tels que Pétrarque redécouvrent les œuvres de l’Antiquité, laissant de côté la période du Moyen Âge qu’ils méprisent. Ces érudits s’intéressent aux langues antiques telles que le latin, le grec ou l’hébreu, et traduisent de nombreux ouvrages. Ils vont d’ailleurs retraduire la Bible.

 

B. Les ambitions des humanistes

Les humanistes ont une grande foi dans la capacité de l’homme à s’élever. Ils considèrent que l’homme dispose du libre arbitre et qu’il peut maîtriser son destin. Pour s’élever, l’homme doit utiliser ses capacités intellectuelles. Ainsi, les humanistes placent une grande attention dans l’éducation. Pour eux, l’éducation est un moyen de progresser. Érasme, que l’on nomme le « prince des humanistes », affirme d’ailleurs que « l’on ne naît pas homme, on le devient ».

 

C. La diffusion des idées humanistes

Au sein de la communauté des humanistes, que l’on appelle la « République des lettres », une correspondance régulière est entretenue entre chacun de ses membres. Les humanistes bénéficient aussi de l’invention de l’imprimerie : Gutenberg, en 1455, imprime la première Bible. Ces imprimeries sont le premier relais de diffusion des idées humanistes, et permettent de publier les ouvrages des scientifiques antiques.

 

II. La Renaissance

 

A. Une esthétique nouvelle

La Renaissance est avant tout la naissance d’une esthétique nouvelle. Comme les humanistes, les artistes de la Renaissance s’intéressent à l’Antiquité. Les thèmes demeurent encore majoritairement religieux, mais de nouveaux thèmes font leur apparition, et notamment ceux qui font référence à la mythologie grecque et romaine.

Les artistes de la Renaissance cherchent à rompre avec le symbolisme du Moyen Âge. Ils souhaitent représenter la réalité de la manière la plus précise possible. C’est ce qui explique l’apparition de l’art du portrait, dont La Joconde de Léonard de Vinci est l’illustration la plus emblématique. Ils vont aussi développer de nouvelles techniques comme la perspective.

 

B. Les foyers de la Renaissance

Dès le XVe siècle, de nombreux foyers de la Renaissance se développent. Le premier, et le plus important, est l’Italie, et en particulier la ville de Florence. Mais d’autres villes sont aussi le relais de cette Renaissance artistique telles que Rome et Milan.

Cette Renaissance s’inscrit cependant dans une dynamique européenne : il existe des foyers dans les Flandres, en Espagne, en France, dans les pays de langue allemande.

 

C. L’affirmation de l’artiste

Durant cette période, l’artiste n’est plus un anonyme comme au Moyen Âge : il s’affirme. Il est désormais connu et peut même jouir d’une certaine gloire. Ces artistes sont protégés par des mécènes à l’image de la famille des Médicis à Florence ou de François Ier en France. Ces artistes se veulent des esprits universels, touchant à tous les arts. Léonard de Vinci est ainsi, non seulement peintre, mais aussi architecte, ingénieur civil, militaire, anatomiste.

 

III. Les réformes religieuses

 

A. La réforme protestante

À cette époque, de nombreux chrétiens ne font plus confiance à l’Église catholique pour leur permettre d’assurer leur salut, c’est-à-dire d’accéder au paradis. Ils reprochent à l’Église un certain nombre de pratiques, et notamment la vente des indulgences. En effet, contre une somme d’argent, certains peuvent acheter leur place au paradis.

En 1516, un moine allemand du nom de Martin Luther rédige 95 thèses dans lesquelles il critique le rôle de l’Église. Selon lui, les hommes peuvent accéder directement aux vérités divines par la lecture de la Bible et n’ont pas besoin d’intermédiaire comme le clergé. Les luthériens considèrent qu’il est inutile d’accomplir des bonnes œuvres pour accéder au paradis, seule la foi le permet. Luther se retrouve face à l’Église qui critique ses thèses. Il est excommunié. Cependant, le protestantisme se développe et se diversifie, de nouveaux courants apparaissent comme le calvinisme, du nom de Calvin, ou encore l’anglicanisme en Angleterre.

 

B. La contre-réforme

L’Église romaine réagit à la naissance du protestantisme. Tout d’abord, elle se réforme. Lors du concile de Trente de 1545 à 1563, l’Église réaffirme son dogme, c’est-à-dire l’ensemble de ses doctrines, et sa position. Elle prend aussi de nombreuses dispositions notamment en ce qui concerne la formation du clergé. L’Église sévit aussi contre le protestantisme, chassant et condamnant les protestants. L’Europe du XVe siècle est donc une Europe divisée religieusement. Elle est parcourue par de nombreuses guerres opposant catholiques et protestants.

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