Le diplôme, barrage contre le chômage, outil pour la qualité de l'emploi
Quel est l’effet du diplôme sur l’emploi ? Est-ce que le diplôme protège les individus du chômage ?
Le taux de chômage : la part des actifs sans emploi sur l’ensemble des actifs.
Si on compare les taux de chômage des diplômés et des non-diplômés, 38 % de chômeurs parmi les non-diplômés en 2012 contre 6,1 % pour les diplômés du supérieur. Il y a un écart important chez les chômeurs entre ceux qui sont diplômés et ceux qui ne le sont pas.
Le diplôme protège du chômage.
Si l’on compare à la situation il y a une trentaine ou une quarantaine d’années, le taux de chômage des diplômés reste à peu près le même. En revanche le taux de chômage des non-diplômés augmente avec l’âge, contrairement à celui des diplômés.
Le diplôme permet d’acquérir un emploi mieux rémunéré.
Le salaire moyen des non-diplômés était de 1330 euros en 2012, celui des diplômés était de 2500 euros.
Le diplôme permet d’avoir un emploi plus stable.
On remarque une multiplication des emplois précaires.Ceux qui sont le plus touchés par les formes d’emplois temporaires ou l’intérim sont les non-diplômés. 50 % des non-diplômés ont des emplois temporaires, alors que 75 % des diplômés sont en CDI.
Le diplôme permet d’avoir un poste à responsabilité.
4 % des non-diplômés en ont un, contre 67 % des diplômés du supérieur.
Le diplôme est ainsi un atout majeur pour la recherche d’un emploi.
Pourquoi ?
Le diplôme valide l’acquisition de capital humain. C’est-à-dire l’ensemble de savoirs, d’aptitudes et d’expériences qui permettent à un individu d’être plus efficace.
Les employeurs vont ainsi repérer le capital humain grâce au diplôme. Les études sont un investissement, au sens où elles coûtent à l’individu une ou plusieurs années sans travail. Mais cet investissement va rapporter par la suite puisque l’on estime qu’une année d’étude supplémentaire permet d’augmenter le revenu de 5 à 15 %.
Les études représentent ainsi un coût immédiat, ou un renoncement à un gain immédiat, pour avoir davantage plus tard grâce à l’acquisition de capital humain.
Quels sont les éléments qui favorisent l'accès au diplôme ?
L’origine sociale est considérée comme l’élément le plus important favorisant l’accès au diplôme.
En 2012, 50 % des enfants d’ouvriers n’avaient pas de diplôme contre 5 % chez les enfants de cadres. La même année, 44 % des enfants de cadres avaient un diplôme supérieur à bac+2 contre 7 % chez les enfants d’ouvriers.
Quatre facteurs permettent d’expliquer la moindre réussite scolaire des enfants de classe sociale populaire par rapport aux enfants issus de classe sociale favorisée :
– Le capital culturel des parents, l’ensemble des savoirs, savoir-être, savoir-faire transmis par l’éducation et réinvestis à l’école qui permettent une meilleure adaptation de l’enfant au système scolaire. Le capital culturel attendu à l’école est en effet celui des catégories privilégiées.
– Le capital économique des parents. Avoir davantage de revenus ou de patrimoine permet de financer davantage la scolarité et les études des enfants (séjour à l’étranger, professeurs particuliers, coûts liés aux études supérieures, etc.)
– Le capital social des parents, le réseau de relations que la famille peut mobiliser pour avoir des informations sur les meilleures écoles, la potentialité de faire un stage à tel endroit… Le fait d’avoir des relations, et « les bonnes relations » permet aux parents de donner les informations les plus adaptées à la réussite scolaire de leurs enfants.
– L’adoption de stratégies optimisant le parcours scolaire des enfants. Les parents issus de catégories privilégiées maîtrisent mieux le système scolaire que les parents issus de classes populaires, et peuvent orienter leurs enfants vers les filières qui favoriseront la réussite, les langues à choisir pour se distinguer, etc.
Cet ensemble d’éléments favorise ainsi l’accession des enfants issus de classes privilégiées aux diplômes, et cela se répercute ensuite sur l’emploi.
En moyenne, 55 % des enfants de cadres deviennent ainsi cadres, contre 10 % pour les enfants d’ouvriers qui deviennent cadres. 50 % des enfants d’ouvriers sont quant à eux ouvriers également, contre 9% des enfants de cadres qui deviennent ouvriers.
La variation du salaire à niveau de diplôme égal
I. Définitions
Le salaire peut être défini comme le revenu du travail perçu par un salarié, c’est-à-dire un individu lié à un employeur par un contrat. Le salaire net mensuel moyen est de 2 250 euros.
Salaire net : les cotisations sociales ont été déduites pour la redistribution.
Salaire mensuel : c’est un salaire perçu chaque mois par un salarié.
Les 10 % des salariés les moins bien rémunérés en France gagnent en moyenne 1 200 euros : il s’agit du premier décile (D1). Le dernier décile (D9) : les 10 % les mieux rémunérés, ont un salaire moyen en France de 3 500 euros.
Le rapport interdécile, c’est-à-dire le rapport D9/D1 est égal à 3. Cela signifie que les 10 % des salariés les mieux rémunérés gagnent trois fois plus que ceux étant le moins bien rémunérés.
II. Trois variables impactent la rémunération à niveau de diplôme égal
L’expérience acquise
Plus un individu a de l’expérience, plus il est rémunéré. On peut comparer les revenus des cadres en fonction de leurs expériences :
Expérience |
Rémunération nette |
Moins d’un an |
1 925 euros |
Plus de dix ans |
2 823 euros |
Il y a une différence de 47 %. L’expérience acquise est donc le premier facteur qui fait varier le salaire.
Le type d’entreprise
Qu’il s’agisse d’une petite ou grosse entreprise, en nombre de salariés, la rémunération varie beaucoup. En France, les entreprises qui comptabilisent moins de dix salariés, versent en moyenne un salaire de 1 833 euros à leurs salariés. Les entreprises qui comptabilisent plus de 500 salariés, versent en moyenne un salaire de 2 495 euros. L’écart est donc de 36 % selon la taille de l’entreprise.
Le sexe du salarié
En France, le salaire moyen d’une femme est de 1 986 euros nets mensuels. Le salaire d’un homme est de 2 438 euros. La différence est donc de 22 %. Cet écart peut être expliqué par plusieurs facteurs :
– Les femmes sont moins cadres que les hommes. Les femmes occupent donc moins de postes élevés dans la hiérarchie professionnelle par rapport aux hommes. On peut se référer à la socialisation différenciée selon le sexe pour expliquer cela.
– Les femmes sont plus à temps partiel que les hommes. Si nous ramenons tous ces critères, il reste 9%. Il reste un écart, mais qui est inférieur aux 22%.