Congruences
Congruences dans Z
Définition
Soit un entier n supérieur à 2 et soient a et b, deux entiers relatifs.
On dit que a est congru à b modulo n si et seulement si b−a est divisible par n.
On écrit a≡b[n].
Propriétés
Soient a, b et c des entiers relatifs, n et p des entiers supérieurs ou égaux à 2 :
a≡a[n].
Si a≡b[n] et b≡c[n] alors a≡c[n].
Si a≡b[n] alors a+c≡b+c[n].
Si a≡b[n] alors ac≡bc[n].
Si a≡b[n] alors ap≡bp[n].
Exemple
Trouver le reste de la division euclidienne de 200539 par 17
étape 1 : On pose la division euclidienne de 200 par 17.
200=11×17+13
étape 2 : On utilise la définition de la congruence.
200−13=11×17 donc 200 est congru à 13 modulo 17.
On note 200≡13[17]
étape 3 : Avec un peu d’astuce, et en remarquant que 539=269×2+1, on a :
200539=(2002)269×200
On sait que 200≡13[17] .
Or la congruence est compatible avec les puissances. Ainsi :
2002≡132[17]
2002≡169[17]
On donne la division euclidienne de 169 par 17 : 169=9×17+16. Ainsi :
2002≡16[17]
Ou encore 2002≡(−1)[17].
étape 4 : On utilise les résultats précédents et on essaie d’aboutir à une congruence positive.
On a : 2002≡(−1)[17] et 539=2×269+1.
Ainsi 200539=(2002)269×200 et en utilisant les résultats précédents :
200539≡(−1)269×13[17]
200539≡(−1)×13[17]
200539≡−13[17]
200539≡4[17]
Conclusion : Le reste de la division euclidienne de 200539 par 17 vaut 4
Divisibilité et division euclidienne
Divisibilité et division euclidienne
Divisibilité dans Z
Définition
Soient a et b, deux entiers relatifs, avec b non nul.
On dit que b divise a si et seulement si il existe un entier relatif k tel que a=kb.
On note b|a.
Propriétés
Pour a non nul, a|a.
Pour a, b et c non nuls, si a|b et b|c alors a|c.
Exemple
Montrer que N=a(a2−1) est divisible par 6 lorsque a∈N.
étape 1 : N est divisible par 6 si et seulement si il est divisible par 2 et par 3.
étape 2 : On réécrit N grâce à une identité remarquable pour faire apparaître un produit de trois nombres consécutifs.
N=a(a2−1)
N=a(a−1)(a+1)
N=(a−1)a(a+1)
étape 3 : Si a est pair, on remplace a par 2k (k∈N).
N=(2k−1)2k(2k+1)
étape 4 : N s’écrit sous la forme d’un produit d’un entier et de 2, donc N est pair.
étape 5 : Si a est impair, on remplace a par 2k+1.
N=(2k+1)2k(2k+2)
On arrive à la mÍme conclusion et N est donc divisible par 2 dans tous les cas (a pair ou impair).
étape 6 : Si a est multiple de 3, alors a=3k. On remplace a par 3k.
N=(3k−1)3k(3k+1) On en conclut que N est multiple de 3.
étape 7 : On répËte la mÍme opération avec a=3k+1 puis avec a=3k+2.
Dans ces deux cas, on verra apparaître un multiple de 3. On en conclut que N est divisible par 3.
N est divisible par 2 et 3 donc N est divisble par 6.
Division euclidienne dans Z
Définition
Soient a et b, deux entiers naturels et b non nul.
Effectuer la division euclidienne de a par b revient à déterminer l’unique couple (q;r) d’entiers naturels tels que :
a=bq+r avec 0⩽r<b.
On nomme q le quotient et r le reste.
Exemple
Déterminer le quotient q et le reste r de la division euclidienne de 753 par 82.
On a : 753=82×9+15.
On obtient donc : q=9 et r=15. On vérifie que 15 est strictement inférieur à 82
Les nombres premiers
Les nombres premiers
Définition
Soit n un nombre entier supérieur ou égal à 2.
n est premier si et seulement si n admet deux diviseurs : 1 et lui-même.
Théorème
Tout n∈N avec n≥2 admet au moins un diviseur premier.
Si n n’est pas premier et n≥2 alors il admet un diviseur premier compris entre 2 et √n
Décomposition en facteurs premiers
Théorème
Tout entier naturel n supérieur ou égal à 2 se décompose en produit de nombres premiers.
Cette décomposition est unique à l’ordre près des facteurs.
n=pα11×pα22×………pαrr
Avec pi,i∈{1;r} sont des nombres premiers distincts et αi,i∈{1;r} des entiers.
Exemple
On décompose 96 en produit de facteurs premiers :
étape 1 : On cherche à diviser 96 par un nombre premier.
étape 2 : On commence par le plus simple, à savoir 2.
étape 3 : On continue tant qu’on peut diviser par 2 ou par les entiers premiers suivants.
étape 4 : On s’arrête lorsque le reste vaut 1.
étape 5 : On peut donc réécrire 96 comme une décomposition de facteurs premiers :
96=25×3
PPCM - PGCD
PGCD et PPCM
Définition
Soient a et b, deux entiers naturels supérieurs ou égaux à 2. On suppose que :
a=pα11×pα22×…×pαnn
b=pβ11×pβ22×…×pβnn
On note m=min(αi:βi) avec i entier naturel non nul.
M=max(αi:βi)
Le PGCD de deux entiers est le plus grand diviseur commun de ces deux entiers.
Le PPCM de deux entiers est le plus petit commun multiple de ces deux entiers.
On a :
PGCD(a;b)=pm11×pm22×…×pmnn
PPCM(a;b)=pM11×pM22×…×pMnn
Propriétés du PGCD
Soit a, b et r entiers non nuls.
1) PGCD(a;b)≥1
2) PGCD(a;b)=PGCD(b;a)
3) PGCD(a;a)=|a|
4) PGCD(a;b)=PGCD(−a;b)=PGCD(a;−b)
5) Si b∣a, PGCD(a;b)=|b|
6) Si a=bq+r alors, PGCD(a;b)=PGCD(b;r)
Théorèmes de Bezout - Gauss
Théorèmes de Bezout et Gauss
Définition
Deux entiers sont premiers entre eux lorsque leur PGCD vaut 1.
Théorème de Bezout
Soient a et b, deux entiers naturels non nuls.
Si on note d=PGCD(a;b), alors il existe 2 entiers relatifs u et v tels que :
au+bv=d
a et b sont premiers entre eux si et seulement si :
au+bv=1.
Exemple
Montrer que (2n + 1) et (3n + 2) sont premiers entre eux ∀n∈N.
Il s’agit de trouver des coefficients u et v pour que
u(2n+1)+v(3n+2)=1.
On choisit astucieusement u et v pour faire disparaître les termes en n.
−3(2n+1)+2(3n+2)=−6n–3+6n+4=1
∀n∈N, il existe u=−3 et v=2 tel que
u(2n+1)+v(3n+2)=1.
Les entiers (2n+1) et (3n+2) sont donc premiers entre eux.
Théorème de Gauss
Soient a, b et c, trois entiers relatifs non nuls.
Si a divise bc et si a et b sont premiers entre eux, alors a divise c.
Exemple
Trouver (s’ils existent) les couples (x;y) d’entiers solutions de l’équation : 5(x–1)=7y.
5 divise 7y, or PGCD(5;7)=1, donc d’après le théorème de Gauss, 5 divise y.
Il existe donc un entier k tel que : y=5k.
En remplaçant dans l’équation, on a :
5(x–1)=7×5k⟺x–1=7k⟺x=7k+1
Les solutions sont donc de la forme : x=7k+1 et y=5k
On les note S={(7k+1;5k);k∈Z}.
Équations diophantiennes
Equation Diophantienne
Définition
Une équation diophantienne est une équation algébrique de la forme ax+by=c (E) avec a, b et c entiers (a et b non nuls).
On cherche des couples (x;y) d’entiers solutions.
Existence de solutions
(E) admet des solutions ⟺ PGCD(a,b) divise c
Dans l’équation suivante : (E) 4x−2y=1, on a :
PGCD(4;2)=2
Or, 2 ne divise pas 1 donc l’équation n’a pas de solutions.
Exemple
Résoudre 41x−27y=1 (E) dans Z2.
étape 1 : On cherche le PGCD des nombres du membre de gauche. On effectue l’algorithme d’Euclide.
41=27×1+14
27=14×1+13
14=13×1+1
Ainsi : PGCD(41;27)=1.
41 et 27 sont premiers entre eux.
étape 2 : On vérifie que le PGCD(41;27) divise le membre de droite, soit 1.
L’équation (E) admet donc des solutions.
étape 3 : On cherche une solution particulière.
41=27×1+14
27=14×1+13
14=13×1+1
On multiplie les deux membres de la première égalité par 2 et on remonte l’algorithme d’Euclide:
13=14−1 dans la deuxième égalité
41=27×1+14×2
27=14×1+14−1 car 13=14−1
On a:
41×2=27×2+14×2
27=14×1+14−1
On a ainsi:
41×2=27×2+14×2
27+1=14×2 et :
41×2=27×2+27+1
41×2=27×3+1
On déduit:
41×2−27×3=1
On repère ici une solution particulière de l’équation : le couple (2;3).
étape 4 : On cherche à présent l’ensemble des solutions de l’équation.
On sait que 41x−27y=1 et que 41×2−27×3=1.
On en déduit que 41x−27y=41×2−27×3 et que 41(x−2)=27(y−3).
On note que 41 divise 27(y−3) et que 27 divise 41(x−2).
Comme 41 et 27 sont premiers entre eux, d’après le théorème de Gauss :
41 divise (y−3) et 27 divise (x−2).
Il existe donc deux entiers k et k′ tels que :
y−3=41k et x−2=27k′.
En effectuant un travail sur la réciproque de l’existence de ces solutions, on montre que k=k′.
Conclusion : L’ensemble des couples (x;y) solutions de l’équation \textit{(E)} sont de la forme :
S=(27k+2;41k+3) avec k entier.