Des territoires traversés et modelés par des mobilités complexes

Des territoires traversés et modelés par des mobilités complexes

I.  Des flux migratoires complexes

 

A. Les héritages du passé

L’Afrique australe porte les héritages du passé. En effet, de grands mouvements migratoires ont été organisés pour l’exploitation des matières premières pour l’exploitation des mines. Cela se caractérise plus particulièrement en Afrique du Sud, où des populations pauvres rurales ont été déplacées dans la région du Gauteng autour de Pretoria pour l’exploitation des ressources minières. Ainsi, aujourd’hui en Afrique du Sud la région la plus peuplée s’explique par ces migrations organisées pour l’industrie minière.

Cependant, ces migrations ont aussi abouti à de profondes inégalités. En effet, lorsque les travailleurs pauvres ruraux provenant des pays voisins sont arrivés dans cette région d’Afrique du Sud, ils ont été rassemblés dans des townships, c’est-à-dire des quartiers très pauvres qui manquent de services. Les populations présentes dans ces quartiers sont majoritairement des populations noires.

 

B. De nouveaux flux migratoires

La région attire de nombreux migrants : il y a environ six millions de migrants dans la région et 500 000 réfugiés. Les migrants économiques se rendent encore majoritairement en Afrique du Sud, attirés par le développement du pays mais aussi au Botswana qui connaît une certaine émergence. Quant aux réfugiés, ils sont présents dans l’ensemble des pays de la zone mais plus particulièrement en Angola et en Afrique du Sud. Ils viennent de la République démocratique du Congo mais aussi d’Ethiopie ou de Somalie.

Ces migrations posent de nombreux problèmes dans la région. En effet, au Botswana et en Afrique du Sud on essaye de limiter l’immigration qui est accusée de nombreux maux comme celui de faire baisser les salaires ou de provoquer la délinquance. Ces flux migratoires sont aussi à l’origine de tensions. En Afrique du Sud, il y a eu plusieurs épisodes où les populations locales se sont dirigées violemment contre les migrants. Ainsi, l’émigration reste très importante dans la zone et constitue un défi très important que devra affronter la région les prochaines années.

 

II. Les mobilités touristiques

 

A. Les lieux du tourisme

La région est aussi marquée par de profondes mobilités touristiques. Il y a un tourisme traditionnel qui s’est développé dans la région : le tourisme de safaris mais aussi le tourisme de chasse aux trophées. Ce tourisme est de plus en plus décrié et dénoncé, mais il constitue une manne financière tellement importante pour ces pays que beaucoup ne peuvent pas s’en passer. Ce tourisme s’effectue dans des parcs naturels qui comptent parmi les plus grands de la planète et ils se distinguent au Botswana pour être un tourisme particulièrement haut de gamme.

Un autre type de tourisme se développe de plus en plus et existe depuis quelques décennies en Afrique du Sud : le tourisme balnéaire. Par exemple, le Mozambique, qui profite de ses grandes étendues de plages sableuses, développe progressivement ce tourisme.

Un nouveau tourisme se développe depuis quelques années, un tourisme patrimonial en Afrique du Sud qui s’intéresse à l’ensemble des lieux de l’apartheid, qui attire de plus en plus de personnes.

 

B. Un tourisme inégalement réparti

Une fois de plus c’est l’Afrique du Sud qui attire le plus grand nombre de touristes. En effet, il y a les paysages, les parcs, les plages mais il y a aussi les infrastructures hôtelières permettant d’accueillir un tourisme de masse : il y a les principaux aéroports. Le niveau de tourisme dépend donc du niveau de développement. Après l’Afrique du Sud, il y a le Botswana et la Namibie. Quant aux autres pays, ils attirent beaucoup moins de touristes.

Les Africains du Sud sont aussi ceux qui se déplacent le plus dans la zone. Un nouveau tourisme se développe aussi à Madagascar : le tourisme durable. En effet, les forêts de Madagascar étant particulièrement menacées dans certains endroits, des initiatives ont été prises pour mettre en place un tourisme qui consiste à visiter les différentes ressources offertes par la forêt. Ainsi, la protection de la forêt devient une ressource économique importante ce qui permet en même temps de donner des revenus à la population mais aussi de préserver cette forêt primaire, particulièrement menacée.

 

III. Des mobilités, génératrices d’inégalités

 

A. Le renforcement des états les plus développés

Ces mobilités ont de nombreuses conséquences sur les territoires : elles accentuent les inégalités. Tout d’abord, elles renforcent les états les plus développés. En effet, l’Afrique du Sud, qui est déjà l’état le plus riche, engrange de nombreux revenus grâce au tourisme et grâce à l’arrivée des migrants. Elle a organisé des événements très importants comme la Coupe du monde en 2010, ce qui lui a permis de moderniser certaines de ses infrastructures, de construire un nouvel aéroport. Ainsi, l’Afrique du Sud s’enrichit par ce tourisme.

D’autres états, à l’inverse déjà pauvres, connaissent des difficultés à cause de ces mobilités. Prenons l’exemple du Mozambique, qui se vide de plus en plus de sa population la mieux formée. Il y a une véritable fuite des cerveaux ; le tiers du personnel médical, par exemple, travaille à l’étranger soit en Afrique du Sud, soit au Royaume-Uni. Ces mobilités, qu’elles soient migratoires ou touristiques, enrichissent donc les pays déjà riches et appauvrit les pays les plus pauvres. L’exemple serait similaire pour Madagascar qui connaît une véritable hémorragie de sa population.

 

B. Le renforcement des inégalités internes

Le renforcement des inégalités se fait aussi au niveau local. Prenons l’exemple de l’Afrique du Sud : ce sont les régions les plus dynamiques qui attirent le plus de nouveaux habitants et à l’inverse les régions en déclin voient leur population de plus en plus quitter ces régions.

Néanmoins, il y a un autre type de mobilité qui connaît un essor très important ; il s’agit des migrations pendulaires, c’est-à-dire des voyages effectués chaque jour par des personnes de leur lieu d’habitation à leur lieu de travail. Comme dans le monde entier, l’Afrique australe est aussi concernée par la périurbanisation (l’étalement des villes) et on a de plus en plus de travailleurs qui effectuent des trajets de plus en plus longs pour se rendre sur leur lieu de travail.

Ces mobilités pendulaires génèrent de nombreux problèmes écologiques et économiques et ceux-là constituent les principaux défis que devra affronter l’Afrique australe les prochaines décennies.

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